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Very Good Trip – Las-Vegas, Nevada

  • Photo du rédacteur: CoolinClassic
    CoolinClassic
  • 16 mars
  • 6 min de lecture

Août 2024

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À peine 6h du matin à l’aéroport international Harry-Reid, détruit par un tremblement de terre dans 2012 le film d’anticipation (?) d’Emmerich. Il fait déjà bien chaud. Qu’en sera-t-il au cœur de la Vallée de la Mort, l’un des endroits les plus secs de la planète. Depuis trois semaines, Maghnia a pris un maximum de confiance au volant du SUV. Elle nous embarque dans une journée voiture autour de la capitale du jeu qu’est Las Vegas. Au volant d’une Toyota Corolla, elle nous conduit à la périphérie du désert des Mojaves, lui-aussi en périphérie du Grand Bassin. Mojaves, Grand Bassin et désert de Sonora ne sont en fait qu’un même ensemble géologique. À l’entrée, des squelettes mettent en garde : « Heat Kills » ! Un ranger nous distribue une preuve de notre présence – datée du jour – dans le parking du centre des visiteurs. Le papier a-t-il déjà servi à faire intervenir des équipes de recherche et de secours ? Le long de la boucle qu’est le Red Rock Canyon National Conservation Area, les parois de grès rouge se succèdent dont la plus haute mesure 1.000 mètres de haut. Après de jolies très courtes balades, nous arrivons devant des pétroglyphes, signes et dessins gravés dans les rochers, qui révèlent une occupation préhistorique du site par les Amérindiens. Nous espérons croiser l’endémique tortue du désert, aussi nommée Gophère d'Agassiz. La zone étant franchement superbe, elle a accueilli plus d’une soixantaine de tournages dont le premier Mommie avec B. Karloff, un Hitchcock de 1942 (La cinquième colonne) ou Westworld, la partie centrée sur le Far West évidemment !

 Le soleil tape déjà fort. Il faut faire vite pour rallier Death Valley et le territoire californien. La vallée est un rift endoréique dont le point le plus bas est à 85,5 mètres sous le niveau de la mer. Prospecteurs de champs aurifères et autres qui cherchaient à traverser la vallée furent piégés plusieurs mois dans une vallée sèche et presque dépourvue de toute vie animale ou végétale. En quittant « Burned Wagons Camp » (le Camp des chariots brûlés), une femme aurait crié « Goodbye Death Valley ! » ; c’est le président Hoover qui décida de son nom officiel. Les nuages venus du Pacifique, en s’écrasant sur une Sierra Nevada culminant à plus de 4.000 mètres, rencontrent l’air sec du Grand Bassin, et par l’effet de foehn amplifient la chaleur et l’aridité de la cuvette… À Artist's Palette, la diversité des couleurs sur les roches (rouge, rose, jaune de sels de fer, vert du mica, violet du manganèse) est impressionnante. En arrivant à Zabriskie Point, connu grâce au film homonyme d’Antonioni, on est saisi par la ressemblance avec les Badlands. Le lieu est devenu célèbre grâce à la photo d’Anton Corbijn, pochette d’un album de U2 (The Joshua Tree). Plus loin, « la Perspective de Dante » offre un panorama sur la partie centrale de la région. Notre tour se poursuit dans les dunes de sable de mesquite (Stovepipe Wells). Enfin, Badwater, une dépression longue de 12 km et large de 8, ressemble à ce qui se fait de plus hostile sur cette terre. Il n’y pleut que 48 mm/an et la température, particulièrement extrême, dépasse le plus souvent les 45 degrés ! Les nombreux panneaux (« Heat Warning », « STOP Extreme Heat Danger ») ne se trompent pas lorsqu’ils demandent aux touristes de ne pas s’aventurer plus de quelques minutes sur le désert de sel et de boue séchée après 10h du matin. Quelques secondes après notre arrivée, le soleil nous tabasse déjà, l’air étant brûlant.


Sur le chemin retour, une station-service affiche fièrement la localisation : « Area 51. Alien Center ». La zone militaire, sous très haute protection, est quelque part derrière ces formes rocheuses que nous apercevons. Que referme-t-elle ? Les ufologues du monde entier ont rêvé y pénétrer. Si la zone a été reconnue par le gouvernement, celui-ci se garde bien de donner plus de détails. D’où les spéculations, Roswell par exemple. Nombres de séries et de franchises de films (X-Files, Stargate, Futurama, The Simpson, American Dad!, Doctor Who, Godzilla, Transformers, Indiana Jones…) ont, un jour, forcé les portes du secret le mieux gardé des États-Unis d’Amérique. Je n’en retiens que l’épisode où Hal, Malcolm et Reese, sont arrêtés dans une zone interdite… Malcom, la série la plus drôle du monde ! Il est déjà tard lorsque les lumières de la ville se rapprochent de plus en plus. Les wedding chapels sont sur le chemin du Strip, tout comme le célèbre cow-boy illuminé. L’argument commercial annonce fièrement que « Jon Bon Jovi s’est marié dans cette chapelle » ; plus loin, c’est Elvis qui a célébré son union ici ! Notre hôtel n’est pas très loin du Strip et offre une vue imprenable sur la Sphère, recouverte h24 de 54.000 m2 d'écrans DEL. C’est beau ! Maghnia est un peu fatiguée par ses longues heures de conduite. Découverte du Strip dès demain ! Si l’affichage de luxe, de spectacles grandioses et de méga hôtels est assez impressionnant, je suis très loin d’être emballé par la promenade mythique. Les monstres de complexes (le Wynn, Treasure Island, le Mandalay Bay, le STRAT, The Mirage, le Flamingo, le Bellagio…) font la cour aux passants, pendant que quelques jeunes gens, beaux et dévêtus, distribuent des flyers ou racolent les touristes pour obtenir un cliché moyennant quelques billets verts. Maghnia oublie sa donation aux pauvres pour claquer quelques dollars dans des machines à sous. Elle cherche les derniers bandits-manchots. The Venetian accapare plusieurs heures de notre journée. Le plus grand hôtel du monde (plus de 7.000 chambres et suites) compte 150 boutiques, des fontaines « antiques », une annexe du Guggenheim et des gondoliers… Nous sommes de retour à Paris Las Vegas. Une tour Eiffel, moitié moins grande que l’originale, domine le décor, reproductions de bouches de métro, de l’arc de Triomphe, de cafés parisiens, ou de la Fontaines des Mers de la Concorde. Nous poussons donc les portes de plusieurs casinos, malheureusement pas celles du Riviera, détruit depuis de longues années. On le voit dans Austin Powers, mon Scorsese préféré (Casino), ou Les diamants sont éternels. Le septième James Bond se déroule également sur Frémont Street, une rue piétonne du centre-ville, où se situent les plus anciens casinos de la ville. Le show, visuel et musical, est sublimé par un écran géant long de 460 mètres. Images de l’espace ou autres spectacles s’y succèdent pendant que SlotZilla, une tyrolienne, tracte les touristes au-dessus de la foule. C’est assez fou. Avant de rallier notre cocon pour de précieuses heures de sommeil, il nous faut faire de l’essence. La voiture, garée devant un 7 Eleven, a disparu… Est-ce notre faute si une pancarte minuscule nous a induits en erreur ? Nous sommes loin d’être seuls dans la salle d’attente de la fourrière… De bonnes heures de repos de perdues, 450 dollars, et un beau traquenard !


Loin de Downtown Las Vegas, ce week-end nous permet de découvrir une ville où certains ont choisi d’y vivre. Nous déjeunons dans un café coréen très ancien, joliment décoré, et surtout hors de prix ! Je ne l’aurais jamais cru. C’est aujourd’hui que Maghnia fête sa trente-et-unième année. Une photo devant le « Welcome to Fabulous Las Vegas », dessiné par Betty Willis, s’impose. Le panneau est le parfait symbole du Googie, un style californien né dans à la fin des années 1940, qui se diffusa le long des routes américaines (motels, cafés, ciné-parcs…) dans la décennie suivante. Le style futuriste de Los Angeles puise son inspiration dans une période marquée par la conquête spatiale et l’Âge atomique. Le barrage Hoover, sur le fleuve Colorado, est un monument qu’on ne peut rater. Construit entre 1931 et 1936, pendant la Grande Dépression, il fut inauguré par le président FDR. Du haut d’un point de vue majestueux, le lac Mead semble une oasis au milieu d’une région désertique. Pompés comme jamais par une Sin City terriblement assoiffée par ses immenses piscines, golfs et fontaines, le lac et le fleuve Colorado voient leurs ressources hydriques diminuer dangereusement. La désertification des pâturages est déjà bien entamée… Depuis un pont qui surplombe le Hoover Dam, épais de 200 mètres, long de 379 et haut de 221, « le vent souffle en Arizona. Un état d'Amérique dans lequel Harry zona… » (MC Solaar). Nous avons, en effet, mis les pieds pour quelques instants dans un nouvel état. Nous cherchons, en vain, à nous désaltérer d’un AriZona, le thé glacé au miel qu’on aime tant. Dans le Arts District de Vegas, la chaleur fatigue nos jambes à la recherche d’un peu (beaucoup) d’ombre. Il fait très chaud sur le bitume et nous en souffrons. Ce soir et pour fêter l’anniversaire de Maghnia, nous testons le Bacchanal, le buffet de César. Le choix est immense : homard, crabe, poissons, viandes cuisson minute, huîtres, cuisine asiatique, péruvienne, tex-mex, méditerranéenne…, tout y est délicieux. Dans la chambre 2452 du Caesars Palace, le very good trip devient Very Bad (Trip), perché… mais bien loin du voyage gonzo de Las Vegas Parano ! L’ancienne « Mecque » de la boxe est d’ailleurs la toile de fond de nombreux films hollywoodiens tels Showgirl, Intolérable Cruauté, Rocky III, ou Mars Attacks!. Quel film ! Dans l’avion qui nous ramène à Portland, nous savons qu’une interminable mission nous attend. Avec moins d’une heure de sommeil pour tout repos, nous trouvons la force de faire un long tour dans la métropole de l’Oregon. Au matin suivant, après une nuit dans l’avion, rebelote : Montréal, ensoleillée, offre une jolie fin à ce long voyage. Je m’étonne moi-même de notre regain d’énergie après des jours de fatigue accumulée. Demain, à peine atterri au pays, je m’installerai dans le train en direction du Sud-Ouest. Peu importe la fatigue, car les parents – contrairement aux diamants – ne sont pas éternels !

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1 commentaire


Hadjira CHEIKH
Hadjira CHEIKH
02 sept.

Je viens de lire votre article sur LAS VEGAS, c’est très intéressant j’ai appris bcp de choses. Merci de partager vos magnifiques aventures. ❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️❤️ELIANA

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