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Russie & Lettonie - Riga, perle de la Baltique

  • Photo du rédacteur: CoolinClassic
    CoolinClassic
  • 1 janv. 2020
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 nov. 2022

Août 2018

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La Baltique nous accueille quelques jours afin de terminer, nous l’espérons, ce voyage en beauté. Après une immonde et choquante propagande à la gloire du quasi tsar Poutine, qui s’étale de la place Rouge à l’aéroport lors de notre stop de quelques heures à Moscou, nous rallions Riga. Arrivée de nuit, c’est un petit bordel pour s’installer dans un appart’hotel situé à quelques dizaines de minutes du centre. Un vieux tramway nous déposera quotidiennement dans un centre-ville charmant et accueillant. La plus grande ville des États baltes a l’air d’une lilliputienne si on la compare avec les autres métropoles européennes. A l’image de Ljubljana, Gdansk ou d’autres villes à taille humaine, Riga a l’air d’une petite « capitale » prospère en plein essor. Pourtant depuis 1991, le déclin démographique est particulièrement évident avec le départ de nombreux russophones en raison d’un désaccord politique. Ils sont encore près de 25 % dans le pays. Au fil de nos balades urbaines, nous découvrons de jolies places et de nombreux restaurants et cafés qui nous font les yeux doux. Place de Dôme, nous voici dans le cœur de la Vieille Riga dominée par la cathédrale de Dôme. Nous découvrons un petit artisanat letton dans de petites boutiques qui vendent toutes une liqueur de plantes, d’épices, de fleurs et de racines (le balsam noir). C’est amer, fort (45°)… et surtout dégueulasse ! Nous tombons sur les United Buddy Bears, une exposition que j’avais déjà vue au pied de la Tour Eiffel ou à Genève. Symboles de paix et d’unité, les oursons rock-stars continuent donc leur tournée mondiale pour récolter des fonds pour l’Unicef ou des organisations locales d’aides à l’enfance. Le centre-ville est un petit labyrinthe qui nous emmène donc de placettes en placettes, de la place de l’hôtel de ville au château de Riga, résidence du Président d’État. Voici les Trois Frères, un ensemble de bâtiments construits à partir du XVème siècle et plus ancien complexe d'habitation de la ville. Puis la cathédrale catholique de Saint-Jacques. Ici, on compte davantage d’Églises luthériennes et orthodoxes que d’églises catholiques. Pas d’ambiguïté, nous sommes bien dans le Nord d’une Europe chrétienne plurielle et multiconfessionnelle.

Nous nous excentrons pour gagner les rives peu intéressantes de la Daugava. Les berges du fleuve qui se jette dans le golfe de Riga est toujours un centre industriel et commercial de première importance régionale. Nous rallions le Marché central, l’un des plus vieux et des plus grands d’Europe. Cinq pavillons accueillent producteurs et revendeurs qui exposent viandes et de beaux produits de la mer qui nous aguichent. Les poissons fumés, harengs, saumons et autres sont vendus et attisent la gourmandise des chalands. 16 000 m2 de marché(s) jadis lieu d’immenses hangars à zeppelin, plutôt classe ! Les jours suivants, nous reviendrons dans le joli marché fleuri et dans un quartier docker transformé ; à deux pas, dans ce quartier juif, nous nous souvenons du Ghetto et de l’Holocauste dans ce mémorial nécessaire. L’eau à la bouche, nous choisissons une krog (taverne) conviviale et peu chère pour avaler une cuisine influencée par les traditions germaniques, polonaises et russes. Les hors-d’œuvre sont légion et appétissants ! Pīrāgi (chaussons fourrés), pelmeņi (raviolis), blinis (pankūkas) accompagnés de fromage ou « caviar rouge » (œufs de saumon), soupes (zupas), poissons marinés ou fumés tendres à souhait à l’image du saumon salé (laša) ou de l'anguille (zutis), allons-y pour un bon festin. Je choisirais évidemment du hareng (siļķe) servi avec des oignons émincés, des pommes de terre et une touche de crème aigre. Nous reviendrons volontiers dans cette cafétéria bon marché déguster de bonnes « salades » tartinées de mayonnaise telle la rasols (salade de pommes de terre, pommes et betteraves) à la viande et au hareng en dés, avec petits pois, carottes et concombres. Dans cet éventail de la gastronomie lettonne, n’oublions pas la fameuse soupe de betterave froide parsemée d’aneth, les poissons de l’est et du nord du continent, le porc en escalope ou la viande. Le soir, c’est l’heure d’un apéro musical bien mérité suivi d’un restorān au service plus chic ! Nous opterons même pour un restaurant médiéval très réussi !

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Nos journées visites sont ponctuées par les quelques lieux « incontournables » : le monument de la Liberté symbole d’une indépendance récente, la place des Livres où se trouve la Grande Guilde (association des négociants) et la Petite Guilde (association des artisans), la tour de Poudre, l’austère maison du KGB ou la Maison des Têtes Noires. Construite au XIVème siècle, elle rappelle la puissance commerciale dont bénéficiait Riga dans un lointain Moyen âge. Entrée dans la Ligue hanséatique en 1282, la ville était un relais majeur pour les commerçants médiévaux. Flandres, Champagne, Hanse, ces régions furent les exemples parfaits d’une vraie mondialisation médiévale. Le bâtiment original de 1344 de la Maison des Têtes Noires devint au XVème  siècle une résidence provisoire pour les marchands célibataires de passage à Riga regroupés au sein d’une puissante confrérie (les « Têtes noires ») qui avait une tête d'Africain pour emblème ; celle-ci faisait probablement référence aux origines nubiennes de Saint Maurice, saint patron de la guilde. La façade fut reconstruite à la fin du XVIème siècle en briques et en pierres dans le style de la Renaissance tardive flamande et néerlandaise (maniérisme du Nord), ce style s'étant répandu dans toutes les anciennes villes hanséatiques de culture allemande des régions bordant la mer Baltique. J’avais vu cette architecture à Gdansk par exemple. Nos visites s’arrêtent parfois à la porte des nombreux cafés ou boulangeries aux vitrines bien garnies de strudels aux pommes ou aux cerises, de gâteaux crémeux ma foi peu appétissants. En soirée, nous rejoindrons un pub à l’occidentale, une taverne ou un bar, copie réussie d’un Hard Rock Café, pour y danser.

Nous décidons d’humer les rivages de la Baltique. Un train de banlieue nous dépose dans une station balnéaire chic, un petit Deauville. La paisible et populaire Jūrmala, très prisée pour son caractère occidentalisé durant les années de l’URSS, nous accueille pour un après-midi ensoleillé face à la mer. Un petit poisson grillé suffit à mon bonheur. Fish and Chips pour mademoiselle, Londres lui manque-t-elle à ce point-là ? Enfin, de retour en ville, nous optons pour Alberta iela. une rue qui condense les plus beaux édifices Art nouveau d’une ville réputée pour la période. La balade nous ramène dans un poumon vert, les parcs Kronvalda traversés par un canal. Il est excellent de rejoindre le parc central en longeant un canal presque hors de la ville(-centre). Il est déjà l’heure de remonter Brīvības bulvāris, pour rejoindre notre chez-nous et surtout nous préparer à festoyer une dernière fois en l’honneur de l’anniversaire de Madame. Ce sera à l’Entresol, le restaurant du chef Raimonds Zommer, l’un des plus côtés de la ville. Nous opterons pour une cuisine locale avec en mise en bouche les fameux « knapas » (huître au poivre rose, ceviche de loup de mer, pieuvre en lamelle à l’oignon et chorizo, soupe de poisson au chou fermenté, aubergine marinée au fromage de chèvre et à la purée de betterave, …) avant d’attaquer le sérieux (truite de mer cuite lentement avec purée de patate douce, salsifis et sauce au raifort et filet de sandre letton frit avec orge perlé, salade de fenouil et sauce au vin blanc) et de terminer par un délicieux dessert  à l’image de l’A.P.P.L.E. (Ārkārtīgi—extraordinarily, Brīnišķīgs—delicious, Oriģināls—original, Latvijas—Latvian, Saldais—sweet) ! Royal ! Demain, nous quitterons la ville de Sergeï Eisenstein et de Gidon Kremer le ventre plein !

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