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Turquie - Le pays de l'homme fort

  • Photo du rédacteur: CoolinClassic
    CoolinClassic
  • 1 janv. 2020
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 janv. 2023

Juillet 2018

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Sacs sur le dos, nous voilà en direction de la gare à longer rapidement le stade de Besiktas sur une bande son de Shakira; la diva s'y produit et chante pour notre grand bonheur Hips don't lie. C'est une vraie bataille que de se repérer dans d'immenses gares routières; les bus de la compagnie Kamil Koç sont légions et le personnel n'en a que faire des non turcophones. L'accueil à la turque nous décevra d'ailleurs trop souvent. Istanbul est déjà derrière nous. Lovés dans des fauteuils confortables, nous attendons thé et gâteaux avant d'entamer des nuits sur la route. In Biskrem, we trust! Au matin, nous voici à Izmir ou Göreme. A Izmir, la nuit appelle le magnifique petit-déjeuner turc (kahvalti) fait de confitures, d'olives, de légumes et fromage frais, et d’œufs au plat accompagnés de charcuterie (sucuk). Ah menemen, sache que Maghnia ta plus grande fan, rêvera de toi à Nanterre ou à Paris! Malgré son front de mer agréable, la ville nous intéresse pour ses alentours. Smyrne, un nom qui fait rêver... Il proviendrait de celui d’une reine amazone. La cité vit naître l'une des 7 églises originelles de la chrétienté et son histoire antique et médiévale aura connu de brillantes civilisations. Plus loin, dans le site d'archéologique d’Éphèse, les théâtres et la bibliothèque de Celsius sont de vraies beautés. Bien que située loin du rivage, la première cité grecque d'Ionie était jadis l'un des ports les plus actifs de la mer Égée. On y célébrait Artémis dans un sanctuaire qui comptait parmi les 7 Merveilles du monde.

Après une nouvelle soirée de dégustation de mezze, nous rejoignons les fameuses tufières de Pamukkale. Les sources offrent un paysage quasi unique avec ses bassins calcaires remplies d'une eau couleur Sultanahmet (bleu turquoise). Si ce n'est pas la magnificence de Huanglong, ça s'en rapproche! Après un déjeuner cher et dégueulasse, nous voici aux portes de Hiéropolis, la cité fondée au IIème siècle av. J-C par un roi de Pergame. Elle se développa grâce à l'exploitation de ses sources thermales. La piscine naturelle baptisée « piscine de Cléopâtre » par Marc-Antoine fut jadis utilisée par la reine qui aurait par la suite fait livrer son eau par convois à Rome. Damned! Il faut payer et pas qu'un peu! A l'abri des (re)gardes, je me laisse glisser dans une eau délicieuse à 36° devant Maghnia dégoûtée.

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Direction le littoral méditerranéen pour un bain de soleil, le poisson grillé d'Hassan ou des petits-déjeuners gargantuesques dans l'auberge d'Halil à Üçagir. Maghnia s'essaye au snorkeling dans les eaux entourant l'île inhospitalière de Kekova. Ravie et convertie! Sur un bateau, nous voilà à la découverte de jolies criques, de ruines de bains romains, d'une grotte, de la cité engloutie de Simena (IVème siècle avant J-C.); une tortue sort sa tête de l'eau. Pendant que le chef prépare un déjeuner frugal, nous partons observer ces rochers trop peu poissonneux qui offrent toutefois de beaux jeux de lumière et des moments qui deviendront inoubliables. Le lendemain, après une soirée mémorable où les Bleus remportent leur deuxième étoile, nous partons sur un sentier côtier brûlant; un bateau s'est échoué dans une crique, une nécropole antique est à même les collines, un château médiéval imposant nous fait face. Le village de Kale Köy est un petit bijou. Une crique somptueuse qui encercle une tombe de l'époque lycienne accueille, paraît-il, des tortues. Nous snorkelons en vain... Nous remontons vers Antalya, une station balnéaire de dimension mondiale... à la Cancún? C'est une vraie découverte, un vrai coup de cœur! La vieille-ville fourmille de jolis cafés ombragés, de rues étroites parfaites pour se perdre; c'est presque déçu que nous rejoignons donc Göreme.

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Depuis presque toujours, je rêve des cheminées de fées de la Cappadoce. C'est parti pour une balade en quad à la découverte des paysages lunaires de Devrent, de Rose puis de Monks Valley. Et c'est plutôt magnifique tout comme le coucher de soleil sur ces énormes phallus! A 4h du matin, nous voilà déjà dans un minibus pour sauter dans une montgolfière pour s'envoyer en l'air. Vue du ciel, la région est encore plus belle. C'est un souvenir impérissable que celui d'une aurore remplie de ballons colorés. Un tour-opérateur nous emmène au lac de cratère de Nar, à Pigeon Valley ou dans le canyon d'Ilhara avec ses églises rupestres aux fresques de toute beauté creusées par les communautés monastiques byzantines de l'Eglise d'Orient. Dès le IVème siècle, de petites communautés anachorètes (ermites) commencèrent à se former dans la région sous l'impulsion de Saint Basile de Césarée, l'un des « Pères de l’Église ». Enfin, nous visitons la fascinante ville souterraine hittite de Derinkuyu. la plus grande des 200 cités souterraines de Cappadoce. Des milliers de personnes cohabitaient dans 13 étages qui comportaient lieux de culte, pièces de stockage, étables, bergeries, pressoirs à vin et à huile, cuisines ou réfectoires! La cité servit ainsi de refuge aux premiers chrétiens grecs face aux persécutions ottomanes puis face aux persécutions omeyyades et abbassides. Un tunnel rejoignait peut-être la cité souterraine de Kaymakli distante de 9 km. Hallucinant, tout simplement!

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Il est déjà l'heure de repartir vers l'ouest. Ankara, la nouvelle capitale construite par Mustafa Kemal, n'a que peu d'intérêt si ce n'est la visite du pharaonique mausolée construit à la gloire du fondateur de la Turquie moderne. C'est sous sa présidence que les codes civil et pénal ou l'alphabet latin sont adoptés, la polygamie interdite, le mariage civil seul reconnu par l'État instauré, la référence à l'islam comme religion officielle supprimée. L'école primaire devint aussi gratuite et obligatoire. Pendant toute la durée de notre voyage, nous verrons ainsi les muliples références et portraits en hommage au « Père des Turcs », qui, dans sa face sombre, imposa le port du chapeau occidental et limita le poids des traditions populaires (la musique par exemple). D'Atatürk à Erdogan, l'homme providentiel semble donc être innérant au pays; ça en est flippant! Partout, on prépare les festivités de commémoration du coup d'état manqué de 2016. Un pont des martyrs du 15 juillet a même été construit en hommage aux victimes... Tout est dit! De retour à Istanbul, du côté d'Üsküdar cette fois (la rive asiatique), la boucle turque est bouclée. Un petit balik ekmek (sandwich au poisson), on s'engouffre dans le métro. Kirghizistan, here we go!




 
 
 

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