Il était une fois le bled – Algérie
- CoolinClassic
- 28 mars
- 12 min de lecture
Avril 2024

Jezaïr semble préparer, comme il se doit, le 70ème anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance (1er novembre 1954). En lisant Kateb Yacine, Assia Djebar, Mohammed Dib, Leïla Sebbar, Tahar Djaout, les BD de Jacques Ferrandez, en écoutant Khaled ou Cheb Mami, nous avons anticipé ce voyage au pays de Maghnia. Un douanier lui annonce qu’elle « a mis du temps à revenir », sept ans plus tard. La douceur du climat méditerranéen nous permet une arrivée en douceur. Au loin, le gigantesque minaret (le plus haut au monde avec 265m), de la très récente troisième plus grande mosquée de la planète, ressemble à un vaisseau futuriste qui éclaire jusqu’au rivage de la ville blanche. Nous changeons, illico, nos euros selon le taux en vigueur dans les rues d’Alger. Si j’avais un doute sur la rapacité des institutions bancaires, la réponse est cinglante ! Au soir du premier jour, je me rends compte que le coût de la vie est dérisoire. Au matin, nous partons découvrir une capitale charmante à l’architecture coloniale de toute beauté ! Assis à la terrasse du célèbre café Tantonville, Le Chat du rabbin, descendu de la casbah voisine, semble venir nous chercher pour une visite de son royaume. C’est ici que Joann Sfar a localisé la drôlissime bédé du chat qui rêve de devenir juif. Le temps fait son œuvre dans un quartier sinueux qui souffre le martyre. Des migri, le plus souvent de France, attendent qu’une place se libère dans une pêcherie populaire : l’heure des sardines-frites, accompagnées de chien de mer et de chakchouka (poêlée de poivrons, piments), est arrivée. À l’heure de l’addition, je n’en reviens pas… « soyez les bienvenus » ! Les « événements d’Algérie » (une guerre !!!) nous accompagneront pendant les deux semaines de notre aventure. La Bataille d’Alger, le film – longtemps censuré – de Pontecorvo, tourne en boucle dans la ville, et les ruelles de la Casbah rappellent la bataille centrale du conflit (1957), lorsque le FLN mena la révolte contre les paras français, volontaires pour « pacifier » le secteur. Quelque part dans ce labyrinthe, nous tombons sur un « musée » qui met en avant les figures de la lutte. « On dit que la révolution a été celle du peuple. En fait, la révolution a été le fait d’un groupe de militants qui ont dirigé ce peuple » déclara Slimane Bentobbal, l'un des leaders du FLN. Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif ou Yacef Saâdi sont bien honorés. Amoureux d’histoire, nous rejoindrons aussi la villa Susini, bâtisse néo-mauresque qui cachait un centre de torture. Aussaresses témoigne y avoir croisé Le Pen, et Henri Pouillot y avoir été affecté. Dans le quartier d’El Biar, nous voilà devant l’ancien QG des barbouzes de De Gaulle qui traquaient l’OAS, ou devant le « centre de tri » qui vit passer Maurice Audin et Henri Alleg. Étudiant, je lisais sa Question et regardais consciencieusement Avoir vingt ans dans les Aurès (R. Vautier)... Quelle chance d’avoir rencontré ces deux légendes ! La guerre d’Algérie sera-t-elle un « passé qui ne passe pas » ? Au pied de la Casbah, c’est le souk ! La basse Casbah mauresque est toujours un lieu d'échange et de pouvoir. On tombe sur la mosquée Ketchaoua (كتشاوة), petit bijou du XVème siècle. « Notre mosquée aura changé de culte, mais pas de Maître, le Dieu unique » aurait déclaré le duc de Rovigo lorsqu’elle deviendra cathédrale par la force des armes coloniales (et un petit massacre !). À l’indépendance de 1962, elle redevint mosquée… Un joli ping-pong religieux ! Son architecture, rare dans la région, évoque les minarets de l’époque mamelouke d’Égypte. Magnifique ! En soirée, le quartier de Bab el Oued, titre d’un album de Gnawa Diffusion, nous plaît bien. Il grouille de marchands de rue et de dynamisme.

« Mesdames et messieurs, nous arrivons bientôt en gare d’Oran » annonce le contrôleur d’un train aux vitres toutes défoncées... 1h15 plus tard, le bientôt devient réalité ! Nous voilà à suivre les rails d’un tramway qui nous emmène devant le magasin de cassettes choisi par DJ Snake pour son clip Disco Magreb. En attendant mon premier kerentika, ce délicieux flan de pois-chiches préparé façon sandwich baguette, une femme me grille la politesse. Je comprends que l’on s’efface devant la femme algérienne, plus que jamais respectée. Kerentika, comme tout ce que je goûte depuis mon arrivée, tu es 100% validé ! La ville andalouse est devenue la capitale du raï. Sur la crête du massif de l’Aïdour, nous imaginons participer aux soirées estivales de « la Joyeuse ». Depuis le fort de Santa-Cruz, la vue est belle sur la ville, le port militaire de Mers el-Kébir et le palais ottoman du Bey. En totale décrépitude, il devait être somptueux. Dans les premières lignes de La Peste, Camus dit d’Oran qu’elle est « la ville la plus indifférente du monde » ; pourtant, il pensait d’elle que « tous les matins d'été sur les plages ont l'air d'être les premiers du monde. Tous les soirs d'été prennent un visage de solennelle fin du monde. » Wahran me rappelle Marseille ; elle n’a rien d’exotique, comme l’avait d’ailleurs noté le romancier (nous dit Benjamin Stora). Qu’en pensait Yves-Saint Laurent qui y grandit et s’inspira des tenues de l’Ouest algérien (et non du Maroc soit dit en passant…) pour ses collections ? En mission pour dégoter un concert de raï, on fait choux-blanc ; ce sera la seule déception du voyage. Nos après-midis sont marquées par la découverte de salons de thé souvent cozy et non pas enfumés, comme les cafés uniquement masculins. Dans les restaurants, des salles familiales évitent aussi ce désagrément. Les pâtisseries françaises sont partout (éclairs, tarte au citron, Paris-Brest) et le millefeuille est le roi ! Au petit-déjeuner, ce sont les viennoiseries qui font la loi. Au bled, la mona, ce gâteau de l’Ouest est à découvrir. À 200 dinars le gâteau (0,80 euro), yalla ! Non loin d’une « pâtisserie » de Gambetta, Maghnia veut se rendre sur les lieux de l’assassinat de Cheb Hasni par ces fous du GIA, en pleines années noires. M’a-t-il volé ses paroles lorsqu’il chante « gaa nnsa elli fug 'ard rrebbi ma yğunich fe lli bgha galbi… » (« Aucune femme au monde ne peut égaler celle que mon cœur a choisie. ») ? Dans un restaurant à couscous, une mendiante et sa fille sont acceptées. La majorité des clients sont généreux à son égard. Je ne perçois pas d’agressivité contre les miséreux, presqu’exclusivement d’Afrique subsaharienne et appelés « camarades. En direction de la wilaya de Tlemcen, on se rapproche un peu plus de la ville de Maghnia… Le bled ! Le taxi collectif passe par l’ancienne « Rio salado » des pieds-noirs français et espagnols, citée par Yasmina Khadra dans Ce que le jour doit à la nuit. Nous arrivons dans la ville où mourut le corsaire ottoman Barberousse. Tlemcen commande une haute plaine qui s’étale à ses pieds. Nous rejoignons le parc Lalla Setti, les oliveraies et pâturages, puis une jolie cascade, le pont G. Eiffel, l’immense grotte de Béni Add ou la mosquée Sidi Boumediene presque cachée dans un village du hawz (El Eubbad)…. C’est dans cette ville que cette grande figure du soufisme est morte. Léon l’Africain et Ibn Battuta la visitèrent, Ibn Khaldoun y enseigna ! Médersa mauresque du XIVème siècle, Dar es Sultân, palais arabo-andalou El Mechouar, Tlemcen devait être grande durant la période médiévale. Au bled, la mona, ce gâteau de l’Ouest est à découvrir. À Tlemcen, les bonnes surprises s’enchaînent, de ces places ombragées au minaret de 38 mètres de haut de Mansourah assez impressionnant. J’adore !

Une liaison aérienne nous dépose à Constantine, la ville que m’a vendue Algérie vue du ciel illustrée par Yann-Arthus Bertrand. La voix de Djamel Souidi (ra)conte : « l’ancienne capitale des Numides est devenue une forteresse quadrillée d’avenues et de rues à la romaine. Des ponts et des passerelles ancrent ce vaisseau de l’histoire à la terre. C’est la ville des ponts suspendus, du vieux rocher. » Nous arrivons le vendredi et le rocher est endormi. Il faudra attendre pour profiter de la vue magnifique depuis ce café où on écoute du maalouf constantinois. Nous voilà plongés dans l’Espagne musulmane à travers ces sonorités arabo-andalouses venues de Séville. En rejoignant le rocher depuis notre cocon Airbnb, une autre musique plus festive s’échappe d’une salle : c’est jour de mariage. Le marié viendra-t-il à cheval comme le veut la tradition ? À l’heure de la prière, les devants de la mosquée font le plein. « C’est la ville des oulémas, des théologiens qui étudient le coran et la tradition prophétique. » rajoute le conteur. Tôt le matin, un sfenj ou une bonne soupe de pois chiches nous met d’aplomb pour profiter de ces ponts très impressionnants et de Djémila. Au sortir du parc archéologique, on pourrait penser qu’elle a fière allure... On comprend vite que la visite n’a pas commencé ! L’ancienne colonie de Cuicul s’étend, sur 80.000 m2, sur une dorsale montagneuse entourée de ravins. On s’engage dans une cité immense très impressionnante, fondée probablement par les vétérans de Nerva. C’est parce que Ǧmila (en berbère) était une colonie de militaire qu’elle a été érigée à 900 mètres d'altitude. Tous les attributs de la ville romaine sont devant nous : capitole dédié aux cultes de Jupiter, curie, marché, théâtre de l’époque des Antonins, luxueuses villas de celle des Sévères, théâtre érigé sous Marc Aurèle et Lucius Vernus, thermes de Commode, maison des adorateurs de Bacchus, arc de triomphe que souhaitait transférer le duc d’Orléans en France... Le forum, situé à la croisée du cardo et du decumanus et au pavage remarquable, ne manque pas… Géant ! La période chrétienne a également laissé des monuments importants, comme ces églises à cryptes pavées de mosaïques. Celles-ci sont à même le sol.. Dingue ! C’est au VIème siècle que la ville tomba dans l’oubli. Depuis, la belle Djémila dort paisiblement… En sortant du site, on se dit que c’est quand on n’attend rien qu’on est très agréablement surpris. On fonce sur Sétif pour commémorer le 8 mai 1945, censé fêter la victoire des Alliés. Quel moyen dégueulasse que de remercier le sacrifice des Algériens par le massacre de manifestants appelant au nationalisme ! De l’art de rue rappelle la « tragédie inexcusable ». Dans les rues, l’odeur du khobz el dar se fait sentir. Kesra, msemen, rakhsis, mhadjeb, baguette, rlingo, mbeses…, c’est le festival des pains et des crêpes ! Myriam, probablement à la recherche de sa robe de mariage chaoui, nous recommande de goûter chekhchouket dfer, à base de pois chiches et de galettes émiettées... On se sacrifie ! Maghnia ramènera-t-elle un karakou algérois pour un autre mariage ? Un tramway permet de rejoindre le quartier Émir Abdelkader et sa grande mosquée. Au prix du taxi, on fonce. Deux minarets, hauts de 107 mètres, guident les curieux sur la devanture de l’immense lieu de culte (13ha). Une violente pluie nous pousse dans l’antre culturel et ses deux salles de prière. C’est magnifique. مسجد الأمير عبد القادر, un joyau islamique !
La route côtière passe par Jijel, à l’est de la Petite Kabylie. Sa corniche, qui s’étend jusqu’à ce phare du bout du monde, est bien jolie. Des tombes puniques, remplies de déchets, sont creusées à même la roche. Le patrimoine semble une notion étrangère à ce pays. Nous n’avons pas le temps de découvrir les montagnes de Kabylie, notamment le Djurdjura. Dommage, car la platine des parents jouait le 45 tours d’un groupe folk français de langue berbère : DjurDjura. Bientôt, inch’Allah ! Béjaïa offre un arrêt idéal sur la route de la capitale. C’est parti pour un nouvel extrait de notre reprise de Tonton du bled du 113 : « À Béjaïa City du haut de ma montagne… » ♫ ♫ Succès garanti ! Un papi bien rigolo nous met en garde (« Les singes, ils mangent n’importe quoi, même la gaufrette ») en nous conduisant au Cap Carbon et son plus haut phare sur site naturel du monde. La balade est démente, malgré la pollution plastique qui n’en finit pas. On s’active, car la sardine n’attend pas ! Place Gueydon, c’est l’heure de « la crème », comme dirait papa Cheikh.

À Béjaïa, on trouve des boutiques d’alcool un peu partout. Un autre pays, la Kabylie ! Je l’avais mise de côté depuis des années, elle est de retour : la négociation… Dans un pays où la générosité et l’honnêteté semblent bien ancrées, les Kabyles semblent un peu filous. Dans la Casbah, qui joua un rôle dans la transmission du savoir au Moyen-âge, on découvre qu’Ibn Khaldoun enseigna dans une mosquée, probablement d'époque almohade. De retour à Alger, il me faut choisir l’un des maillots de la sélection. Vivement que je le sorte pour la CAN ! En amour pour ce pays formidable, je deviens comme Johnny Leclerc, persuadé de s'appeler Abdelbachir, dans Il était une fois dans l’Oued. Ce n’est pas un mais deux maillots que je mettrai ! Devant le monument aux martyrs, Maghnia, quant à elle, s’achète le drapeau. Elle ne sera plus la seule Algérienne de France sans le sien ! Une visite dans la fondation punique de Tipaza s’impose. Comme toutes les villes phéniciennes du bassin méditerranéen, elle fut conquise par les Romains. En parcourant les ruines, on imagine la puissance que fut cette cité à son apogée à la fin du IIème siècle. Les 20.000 habitants devaient adorer la ville à même la côte. La proximité de Mare Nostrum ajoute du mystère au lieu qu’aimait Albert Camus (Noces à Tipaza) ! Le site, plutôt impressionnant, épouse les reliefs du Chenoua et du Dahra. Du promontoire rocheux, on se rend compte que ces blaireaux de Vandales n’ont pas réussi leur coup en tentant de détruire le site. Il est superbe ! Dans la partie est, il est encore sous les sédiments et devient illisible. Voilà une ancienne nécropole punique, dont les tombes sont remplies de déchets… ça craint ! Mais à 240 dinars l’entrée des deux sites (un euro), c’est cadeau ! En quittant Tipaza, nous sommes très proches d’un monument numide. Depuis la plaine de la Mitidja, on aperçoit un tumulus de pierre. De quand date cette beauté ? Mystère ! Sous l’une des quatre fausses portes condamnées, un tunnel permet de rejoindre l'intérieur de l'édifice… Il ne sera pas possible de jouer aux archéologues. Dommage, car une galerie circulaire mène au cœur du monument… et à la chambre centrale ! Parce que les Arabes désignaient les Byzantins (et Romains) de roumi/roum/rum, les indigènes donnèrent ce nom au site. Les Français auraient confondu les sens de roumia en employant le terme de « chrétienne ». Tombeau de la Chrétienne ou Tombeau de la Romaine, on s’en fout !


J’attends ce moment avec impatience : la chorba frik… Plus sérieusement, la soirée chaâbi dans LE café algérois de référence, qui affiche la figure du plus grand, El Hadj M'hamed El Anka. Cette musique qui fit son entrée sur la scène internationale suite à la reprise de Ya Rayah de Dahmane El Harrachi par Rachid Taha, est aussi une variante de la musique arabo-andalouse. Un vieil homme, savant professeur et cultivé comme ces nombreux anciens que l’on croise, nous explique – dans un parfait français –, son origine. Ses sonorités de mandole (plus grosse que la mandoline) et ce piano, qui remplace le kanoun, sonnent à merveille et me renvoient quelque part en Grèce à écouter du rébétiko. En cette veille de 1er novembre, la place de la poste, non loin de là où De Gaulle dira « Je vous ai compris » (4 juin 1958), est remplie de monde pour les festivités mémorielles. Il faut être très patient… Le lendemain, nous faisons la connaissance d’un homme qui nous « guide » dans l’histoire algéroise, devant la statue de Maurice Audin par exemple. Il s’en va vers le Milk-Bar, célèbre malgré lui pour l’attentat de septembre 1956 (du FLN) et déclencheur de la bataille d’Alger. Djamila Bouhired et Z. Drif seront graciées par De Gaulle. En contrebas, la Librairie du Tiers-Monde est le haut lieu de la vie intellectuelle algéroise, celle que l’on rencontre dans un dar lors d’une exposition. La cinémathèque n’est pas loin. La grande mosquée (Djamaâ El-Djazaïr), et son complexe de 400.000m², est assez impressionnante. Il abrite(ra) une bibliothèque, un centre de culture, de conférence, de recherche, un musée d’art et d’histoire islamique. C’est aussi une machine à cash avec son hôtel, ses restaurants, son parc de loisirs et centre commercial. Rien n’est trop beau pour rendre hommage au divin ! À l’intérieur, c’est la déception. La cour n’a pas d’âme, et pourtant, les portes en bois de la pharaonique salle de prière (120.000 fidèles) sont sublimes. On pénètre dans le monstre blanc, orné du plus grand lustre du monde, en cristaux Swarovski, trempé dans un bain d’or. Un milliard d’euros pour ça ?! Une idée bien stupide de l’ère Bouteflika !


Avant un thé saharien un brin amer, souvent peu sucré et agrémenté de brins de menthe fraîche déposées directement dans le verre (et parfois de fleur d’oranger), nous sommes à la recherche des traces algéroises de Camus, et nous montons, en ce jour de Toussaint, saluer la jumelle marseillaise qu’est la basilique de style romano-byzantin Notre-Dame d’Afrique. Des Français et expatriés donnent l’impression de ne pas être en terre musulmane mais dans les arrondissements parisiens chicos ! Dans le lieu de prière, une chapelle abrite des ex-votos de Charles de Foucault, l’ermite du Sahara algérien. Nous sommes marqués par l’inscription qui trône en plein c(h)œur : « Notre Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans ». Je suis frappé par la mise en avant de la figure maritale… C’est à la suite du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX (1854), que fut édifié ce lieu de pèlerinage. Une statue de la Vierge domine le Christ en croix. Ici, Jésus se fait petit. En face, l’orgue a été inauguré par Camille Saint-Saëns. Un Cygne ! Pour Maghnia, s’il y a bien une chose de sacrée, c’est le goûter ! Une chamilla, le gâteau à la semoule populaire en période ramadan ? On s’est habillé pour ce moment, et surtout pour célébrer ce 1er novembre. Je mets ce bleu de Shanghai, adorablement offert par ma belle-mère, Maghnia le haïk, porté par les femmes résistantes pendant la guerre. On est classe ! C’est déjà fini de ce pays et des chats d’Alger la Blanche. Il me reste tant à découvrir, de la Kabylie au massif du Hoggar, tant de soupes et de plats à goûter, de kilomètres à parcourir. Je reviendrai, inch’Allah/c’est sûr ! Et si les saveurs de l’Algérie me manquent, il me suffira d’agrémenter mes plats de safran, coriandre, graines de nigelle, ras-el-hanout, d’aller à Nanterre ou engloutir un mhajed à Barbès, O’Bled !
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